Vivre en Suisse et travailler en France. Une drôle d'idée. Nous sommes une poignée à avoir fait ce choix. 

La plupart des français qui vivent en Suisse y travaillent, les autres ne travaillent pas tout simplement. Car ils ont un conjoint ou une conjointe qui subvient à leurs besoins. Ou bien ils se sont installés dans ce beau pays non pas pour ses paysages magnifiques, mais pour son secret bancaire.

Quoi qu'il en soit, une poignée d'étrangers franchissent quotidiennement la frontière en sens inverse des frontaliers "normaux", ce sont les "frontaliers à l'envers".

Vous vous direz: Il faut être idiot pour vivre en Suisse et travailler en France. Le salaire local couvrira à peine les frais de déplacement!

Certes, mais pour se tirer du mic-mac administratico-socio-fiscal des démarches transfrontalières, le fontalier à l'envers devra faire preuve d'une intelligence et d'une perspicacité particulièrement développées. Au mieux, il est donc masochiste, au pire, désespéré. Certains prétendront aimer leur travail, mais ils mentent, pour faire bonne figure!

Tout d'abord il doit interroger la bonne institution pour obtenir une information claire et précise sur les accords transfrontaliers. Il devra ensuite batailler pour obtenir une couverture sociale dans les deux pays. Il devra comprendre dans quel pays il doit payer ses impôts, et faire son possible pour ne pas être prélevé dans les deux. Il devra trouver l'astuce, qui, s'il est chanceux, lui permettra de ne payer sa couverture maladie et accidents obligatoire que dans un seul pays, de préférence le moins cher, et être quand même couvert dans son pays de résidence. Vous avez deviné lequel est le moins cher?

Il devra trouver un employeur qui sait prélever les impôts à la source.

Ensuite, il pourra travailler un peu!

On ne devient pas frontalier à l'envers par plaisir. Les déplacements sont nombreux, et le salaire misérable. On le devient par nécessité... ou bien comme moi, par passion !

Si vous vous trouvez dans cette situation, internet vous fournira une multitude de réponses, parfois contradictoires. Pour ma part, j'ai trouvé les informations les plus claires et efficaces auprès de l'association des transfrontaliers franco-suisses puis du standard téléphonique de mon assurance obligatoire en Suisse.

Si vous êtes dans une situation comparable, n'hésitez pas à témoigner dans ces pages. Vous constaterez que les retours d'expérience sont assez rares sur ce sujet, et que toute information est précieuse!