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La Suisse n'est plus un pays d'accueil

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La Suisse n'est plus un pays d'accueil

Les Suisses ont su construire un très beau pays autour de leurs hôtels (Georges Mikes)

La Suisse fait souvent office de bon élève en matière d'économie, de démocratie et de diplomatie. A ce titre elle a le droit d'héberger des instances internationales de renom, comme le sont l'ONU le sommet de Davos, et la FIFA. Si elle était européenne, il est à gager qu'elle aurait hérité du parlement de Strasbourg. De la à penser que les élites du monde entier se sont dit qu'il serait pratique de pouvoir se rendre régulièrement en Suisse, munis de leur valise diplomatique, et qu'à ce titre ils ont accordé ces privilèges à ce petit pays, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai, ni n'évoquerai pas! Raté...

Flims (Suisse) et son paysage renversant!

La prospérité économique associée à une pénurie de main d'oeuvre qualifiée a longtemps fait de ce pays un gros importateur de travail. Grâce à l'immigration, qui représente un cinquième de la population (22% de la population totale en 2009 selon Die Volkswirtschaft), le pays a pu développer tous ses secteurs économiques et reste l'un des rares qui préfère produire localement mais plus cher, plutôt que chercher des gains de compétitivité dans le offshore, car ce dernier est symbole d'une perte de la maîtrise du processus de production et crée une dangereuse dépendance envers le pays tiers en même temps qu'il détruit de l'emploi sur le marché local.
C'est donc bien une sorte de sagesse économique et sociale qui semble guider ce pays depuis des décennies.

Les chiffres du chômage l'attestent

Même si ce que je m?apprête à énoncer n'est pas flatteur pour la Suisse, vous constaterez à la lecture de l'article de Die Volkswirtschaft, qui est en français, et dans le tableau comparatif de l'intégration et du chômage des autochtones et immigrés publié par l'OCDE pour 2007/2008 que la Suisse a de très bons résultats en matière d'intégration, même s'il existe un déséquilibre en matière d'accès au travail entre immigrants et natifs. Si on s'intéresse aux populations masculines, cet écart est certes le plus important des pays de l'étude (chômage des natifs: 2.0%, des immigrants: 5,8% sur la période étudiée), mais dépasse d'une courte tête les écarts de la grosse majorité des pays, dont la France (chômage des natifs: 6,4%, des immigrants: 11,6% sur la période étudiée) ou la Norvège (chômage des natifs: 2.2%, des immigrants: 6,2% sur la période étudiée). Il est toujours bon de citer les bons élèves, et pour ce coup, les seuls pays faisant preuve d'une égalité dans l'accès au travail sont l'Australie (rapport de 1,1 entre les deux catégories), le Canada (0.9), les Etats-Unis (0,9) , le Portugal et le Royaume-Uni (1,1 chacun).

Ainsi, l'idée selon laquelle un natif est prioritaire lors d'un recrutement ne me semble pas fantasque, mais on ne saurait reprocher à la Suisse ce qui est fait aussi dans les autres pays de l'OCDE, à l'exception des quelques bons élèves. Mais comme le dit l'article, on ne saurait comparer de manière absolue ces pays pour en tirer un modèle idéal ou vertueux, tant les conditions culturelles, démographiques, politiques, géopolitiques, économiques et géographiques diffèrent.

D'une préférence nationale vertueuse

Cela n'engage que moi, mais je suis convaincu que la préférence nationale est génétiquement ancrée dans la culture Suisse, si bien qu'elle semble naturelle et innocente aux natifs. Je suis convaincu que cette tendance inconsciente et collective est aussi une des raisons du succès Suisse depuis des décennies. Si ce pays a su surmonter les crises économiques, pétrolières, financières dans un monde ultra-libéral et interconnecté, c'est parce que naturellement, sa population soutient la production locale, qu'elle soit agricole ou industrielle, n'important que les produits absents de son marché. Cette démarche protectionniste n'est pas inscrite dans les lois, dans les réglementations. Bien au contraire, c'est le libéralisme économique qui prévaut. Mais il est inscrit dans un comportement de consommation patriote qui accepte de payer plus cher ce qui coûte moins cher ailleurs, simplement parce qu'il contribue ainsi à la prospérité de son pays. Ce comportement se retrouve dans les supermarchés, dans les services, mais, hélas pour nous aussi, migrants sans emploi, sur le marché du travail. Mais comme je l'ai dit plus tôt, cette opinion n'engage que moi...

A une xénophobie larvée

Mais ces derniers temps, la situation a évolué. Est-ce le fruit d'un accroissement des inégalités entre les habitants des pays riches épargnés par la crise et les autres, une absence de menaces directes identifiables associée à ce besoin maladif d'identitarisme? Mais de plus en plus, dans ce beau pays, chantre du pacifisme et de la neutralité, les voix des xénophobes s'élèvent et semblent trouver écho dans ses belles vallées.
Pour avoir connu Saint-Denis, Villetaneuse, le XIIIème arrondissement parisien. Pour avoir vécu au sein de cette ville multiculturelle et pluri-ethnique pendant des années en parfaite harmonie avec ses habitants sans me poser la question de leur nationalité, de leur origine. Pour n'avoir constaté d'agressivité qu'envers les coupables de délits de faciès mais jamais l'inverse, j'ai tendance à penser que c'est la société et notre environnement socioculturel qui fait de nous ce que nous sommes. Et que si un individu n'arrive pas à s'intégrer, il faut en chercher la cause non dans la couleur de sa peau ou la nationalité de ses arrières grands parents, mais plutôt dans une défaillance de son environnement ou pire, une maladie ou un mal être qui ne doit pas être soigné par des coups de matraque ou de la prison, mais être pris en charge par la sécurité sociale ou des organismes caritatifs.
Selon mon expérience, la xénophobie et le racisme se manifestent le plus cruellement en des lieux où ces étrangers ou colorés sont absents ou peu nombreux. Il semblerait qu'elle soit la manifestation d'une part détestable du subconscient des individus qui décident de faire porter la responsabilité de leurs frustrations et de leurs peurs à l'inconnu, cet étranger (et réciproquement), de préférence quand il est loin et incapable de riposter. Seulement, quand ce mode de fonctionnement s'applique à une population entière, il peut avoir des effets dévastateurs... L'enfer, c'est les autres disait Sartre.

C'est ainsi que le pays le mieux classé de l'OCDE en matière d'intégration des populations étrangères, dont les intellectuels reconnaissent et affirment avec force qu'ils ont besoin des étrangers pour leur survie.

Menant à une ostracisation, au refus de l'aide sociale voire à l'expulsion des étrangers en situation difficile

Aujourd'hui, l'UDC, parti nationaliste Suisse, alter ego du FN Français, aux idées étriquées et simplistes, profite de la paresse intellectuelle des êtres humains pour essayer de faire passer une votation remettant en cause la libre circulation des étrangers en Suisse, au nom de ce principe de préférence nationale. Au risque de désarmer économiquement et démographiquement le pays, de l'isoler du reste de l'Europe et je n'irai pas plus loin dans la comparaison avec une autre période dans un autre pays au risque de me faire accuser de franchir le point Godwin, interdisant la contestation des idées pestilentielles.

Mais le plus grave n'est pas que des extrémistes aux moustaches carrées exercent leurs droits de citoyens dans l'intention de réduire ceux des autres, mais que leurs idées putrides aient une influence sur le conseil fédéral, qui, avant même la votation, engage des mesures allant dans ce sens envers les étrangers, en particuliers ceux qui se trouvent actuellement fragilisés.

Ainsi, au nom de la clarification des règles de l'aide sociale, le conseil fédéral aurait décidé d'uniformiser les règles d'attribution de ces aides, qui sont actuellement régies par les cantons, considérant que la solution est, bien évidemment le nivellement par le bas. Dans le canton où je réside, en tant que chercheur d'emploi, je n'ai droit absolument à rien, excepté, si j'insiste, à un rendez-vous à peu près mensuel de 15 minutes avec un conseiller psychologue compatissant qui ne saura me dire que, "je suis désolé, je ne peux rien pour vous, continuez comme ça.", et c'est déjà beaucoup.

Le résultat sera que les étrangers n'auront plus accès à l'aide sociale (dans les cas où ils y avaient accès jusqu'à présent: je n'en connais aucun, personnellement), mais qu'en plus en cas de chômage au moment du renouvellement de leur titre de séjour, ou simplement en cours de permis de séjour, ils risqueront de se faire expulser manu militari:

La Suisse n'est plus un pays d'accueil

Alors lecteurs étrangers à la Suisse, si comme moi votre société ou celle de votre moitié vous propose une mutation au pays des vaches violettes, réfléchissez-y à deux fois. Sachez que vous serez une persona non grata. Si vous êtes l'accompagnant, vous aurez beaucoup de mal à trouver un emploi qui sera réservé prioritairement aux locaux. Que vous ne trouverez aucun soutien auprès des administrations locales, et que quand vous aurez affaire à elles, ce ne sera jamais pour recevoir mais pour payer.

La Suisse n'est plus un pays d'accueil.

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